Les œuvres de jeunesse
des sœurs Oury

Nostalgie des années vingt...

Cette famille d’Artistes tirait le diable par la queue. Louis Oury enseignait le dessin à l’école Boulle, mais sa belle épouse, Marie, devait déployer tous ses talents pour faire «bouillir la marmite».
Six personnes à nourrir et à cette époque... pas d’allocations !!
C’est ce qui a poussé la maman et ses deux filles ainées, Françoise (pas encore Bangor) et Juliette (déjà Lily) à fabriquer de leurs doigts talentueux des petites merveilles en cuir repoussé.

De 1923 à disons, 1927, la mode était aux accessoires "faits mains". Des boutons, des pochettes, des étuis pour les poudriers ou boîtes à cigarettes, mais aussi des dessus de boîtes à bonbons qui devenaient de véritables tableaux. La famille Oury s’est investie dans cette aventure avec la technique du "cuir repoussé".
Paul Sordet déposait ces créations, très modestes mais ravissantes, dans différentes boutiques de Paris. Un petit revenu non négligeable qui complétait le budget des artistes Oury.

L’inspiration ? La danse. N’oublions pas que Janine (devenue Solane), leur servait de modèle avec des gestes proches de ceux d’Isadora Duncan et une silhouette déjà magnifique. Mais l’inspiration a également pris sa source dans la représentation des ballets russes. Des décors éblouissants inspirés de l’Orient, des costumes qui évoquaient Shéhérazade, les turbans, les bijoux, tout ce qui était représentatif de cette époque.
N’oublions pas que les ballets de Diaghilev et la musique de Stravinsky, mais aussi les décors de Derain, Picasso, Cocteau, Matisse faisaient courir le "tout Paris". S’en inspirer était une excellente idée. Les quelques cuirs repoussés que nous reproduisons sont intéressants par leurs jolies couleurs et la nostalgie des années vingt qui s’en dégagent.

Elisabeth Arkus
(nièce de Bangor)